Historique
Un peu d’histoire
Si les traces les plus anciennes de peuplement proviennent de l’époque néolithique, l’origine du Malzieu remonte à la conquête de la Gaule par les Romains.
Le premier document écrit est une charte de 811 qui nomme un certain Bertold, seigneur et viguier de la ville.
Vers le XIème siècle, les moines de l’abbaye de St-Gilles fondent deux prieurés :
St-Hippolyte au Malzieu et St-Laurent à Verdezun.
L’enceinte fortifiée autour de la ville s’impose au XIVème siècle en raison des troubles causés par la guerre de cent ans. Ainsi, le Malzieu devient une véritable place forte avec ses remparts, chemin de ronde, tours de défense, portes monumentales, donjon…
Chef-lieu de la Baronnie de Mercoeur, la cité médiévale dépend directement de l’autorité royale et du Parlement de Paris alors que le reste du Gévaudan relève de la juridiction de l’évêque de Mende et du Parlement de Toulouse.
Le Consulat verra l’élection de trois consuls représentant les bourgeois « vivant noblement », les marchands et les gens de métier.
Les guerres de religion marqueront le XVIème siècle avec la prise de la ville. De nombreux massacres, exécutions eurent lieu ainsi que la destruction de l’église par les protestants en 1573.
Le XVIIème siècle verra la création de la Confrérie des Pénitents Blancs dans les locaux actuels de la mairie et du couvent des Ursulines à l’intérieur du bourg médiéval. Ces deux institutions marqueront la vie et l’histoire du Malzieu durant de nombreuses années.
Le Malzieu sera une halte pour les pélerins de Saint-Jacques-de-Compostelle venant du Puy-en-Velay, traversant la Truyère au pont Notre-Dame pour prendre la direction de l’Aubrac.
Parmi les grandes épreuves du Malzieu et de sa région, figure la triste histoire de la Bête du Gévaudan qui mettra tout le monde sur les dents de 1764 à 1767 et qui continue toujours de passionner auteurs et grand public.
Lors du dernier conflit mondial de 1939-1945, ce coin de Margeride sera terre d’accueil pour plusieurs familles juives promises à la déportation dans les camps nazis. Ainsi, avec une histoire si riche, le Malzieu a su conserver et mettre en valeur son patrimoine dans un environnement exceptionnel pour ceux qui recherchent calme, détente et repos.
Les personnages célèbres
Guy de CHAULHAC (1298 - 1368)
Guy est né à Chaulhac vers la fin du 13ème siècle. L’histoire nous apprend qu’une jeune noble fait une chute de cheval à la chasse. Guy la soigne et la guérit. En reconnaissance, les parents de la jeune fille fourniront au pauvre campagnard le moyen de poursuivre ses études. Il quitte son pays pour aller étudier à Toulouse et à Montpellier où il prendra son grade de Docteur.
Ses études terminées, Guy exerce sa profession dans la mouvance des Papes en Avignon. Il devient le médecin des Pontifes Clément VI et Innocent VI.
Lors de la peste noire, en 1348, il soigne les pestiférés. Atteint lui-même, il guérit en faisant suppurer un abcès à l’aine. Sa carrière devient plus brillante lors de l’avènement du glorieux fils du Gévaudan, le Pape Urbain V. Il écrit son ouvrage la « Chirurgia Magna », œuvre remarquable qui lui valu le titre de « Père de la chirurgie »
Général Bertrand-Louis Brun de VILLERET (1793 - 1845)
Le Général Bertrand-Louis Brun de VILLERET naquit au Malzieu le 3 février 1773. A la révolution, il se lance dans la carrière des armes et suit les cours de l’école d’artillerie de la Flèche et de Saint Cyr. Aide de camp du Maréchal Soult, il le suit à Marengo, Ulm, Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland.
Le 21 décembre 1808, il est promu Général de brigade à 35 ans. Nommé maréchal de camp, il est fait prisonnier à la grande bataille de Leipzig et ne rentrera en France qu’à la Restauration en 1814.
Revenu en Lozère, le Général quitte la vie militaire en 1815. Elu député en 1816, puis réélu trois fois encore, il est conseiller général du canton et conseiller municipal. Entre temps, le Général reçoit la cravate de la Légion d’honneur, et est fait « Baron » par Louis XVIII et devient « Pair de France » en 1835. Le baron Brun de Villeret meurt en 1845, à l’âge de 72 ans.
Général Louis d'Aurelle de PALADINES (1804 - 1877)
La seigneurie des terres de Paladines, près de Chaulhac passe en 1602 de la famille de Chirac à la famille d’Aurelle. Louis d’Aurelle de Paladines naquit au Malzieu le 9 janvier 1804.
Elève de Saint-Cyr, il prend part à la campagne d’Algérie où il se signale par sa valeur et son courage. Promu Général en 1851, il se fait remarquer à la bataille de l’Alma, d’Inkermann et de Sébastopol. Il sera ensuite nommé commandant en chef des armées de la Loire en 1870. Le Général d’Aurelle de Paladines culbute à Coulmiers l’armée de Von der Than et obtient des succès partiels à Laon et Mézières. Elu député en 1871, il meurt à Versailles en 1877
Polycarpe TUFFIER (1807-1871)
Polycarpe Tuffier est né au Malzieu le 16 mars 1807. Ses parents exploitaient le moulin de Tuffier situé derrière la ville au Malzieu.
Après ses études au Collège de l’Adoration à Mende, il intègre la congrégation des religieux de Picpus à Paris.
Lors de la « Commune de Paris », il fait partie des otages incarcérés à la prison de la Roquette. Victime de la « semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871 qui verra de nombreux massacres entre Communards dits « Fédérés » et Versaillais, Polycarpe Tuffier sera fusillé le 26 mai 1871 rue Haxo.
Son corps repose au cimetière de Picpus (quartier de Belleville) à Paris.
Eugène Thomas Louis Marie de ROZIERE (1820 - 1896)
Professeur à l’Ecole des Chartes, Inspecteur général des Archives de France, Professeur au Collège de France.
A plusieurs reprises il fût élu Maire ou Conseiller Général de la Lozère. Sénateur de la Lozère de 1879 à son décès. Officier de la légion d’Honneur.
La fille d’Eugène de Rozière épousa en 1871 Raoul de la Motte-Ango, marquis de Flers. On peut rattacher à cette famille l’Amiral Auboyneau, chef des Forces Françaises Navales Libres qui fût Compagnon de la libération. Le Général de Gaulle, assista à ses obsèques célébrées aux Invalides à Paris.
Robert de FLERS (1872 - 1927)
Né le 25 novembre 1872 à Pont-l’Evêque, où son père était Sous-Préfet. Sa mère était la fille d’Eugène de ROZIERE, Sénateur de la Lozère et Membre de l’Institut. Il passa une partie de sa jeunesse à Paris où il fit ses études à l’Ecole Fénelon.
En 1901, il épousa Geneviève SARDOU, fille de Victorien SARDOU, auteur dramatique, Membre de l’Académie Française. Ce mariage lui ouvrit les portes du théâtre.
Pendant la guerre de 1914-1918, Robert de FLERS fût envoyé à Bucarest dans les services de renseignements. En 1917, il rejoignit son poste à travers la Russie où le bolchevisme et l’occupation allemande faisaient rage.
Après avoir été élu Conseiller Général de la Lozère dans le canton du Malzieu, avoir présidé la Société des Auteurs , assuré la direction littéraire du « Figaro »et s’être gentiment moqué de l’Académie Française, celle-ci le rendit « Immortel » le 16 juin 1921 au fauteuil du Marquis Pierre de SEGUR.
Robert de Flers était Commandeur de la légion d’Honneur.
Vice amiral Jacques CHOUPIN (1924 - 2002)
Enfant de la Lozère, l’Amiral Jacques Choupin aimait la terre et la maison de ses ancêtres.
Il occupa les postes d’Officier de marine, Commandant de la base aéronavale Landivisiau, Commandant du porte-avions Foch, Commandant de la zone maritime de l’Océan Pacifique.
Il connut une carrière passionnante et c’est en Margeride loin des missiles et des états-majors, qu’il aimait retrouver le calme et la sérénité.
Jacques Choupin repose au cimetière du Malzieu.
Il était Commandeur de la Légion d’Honneur.